Si la cueillette représente évidemment une étape fondamentale dont la pérennité naturelle conforte notre plaisir à voir le meilleur se reproduire cycliquement, l’étape suivante, la vinification, impose très vite sa rythmicité quotidienne. Elle appelle des gestes simples et des décisions fines au jour le jour afin de préparer le raisin à son élevage dans des contenants de forme, de nature et de dimensions variables selon le château et le terroir. Alignés dans leurs chais, ces habitats premiers du vin sont aussi l’abri fondateur de leur développement. Plus tard l’assemblage, moment crucial et exaltant de la vie du vigneron, analyse l’état instant T de la matière et fait lecture des processus foisonnants dont elle garde mémoire pour en prédire les expressions futures. Ce geste qui nécessite une concentration extrême est le plus créatif de tous. Il précède l’accompagnement puis le transfert des vins dans leur écrin de verre.
Le voyage qui suit mène sous la peau des gens et rien ne saurait être plus inspirant pour un vigneron, que de contribuer à la magie sensorielle accompagnant le fait d’être vivant.